Vue aérienne de Place-Royale
Photo : Pierre Lahoud
Mandatés par le ministère de la Culture et des Communications, les archéologues sont intervenus à ce jour sur une centaine de sites de Place-Royale. Il s’agit du plus ancien chantier de restauration et de mise en valeur historique au Québec.
La collection de Place-Royale en a long à raconter
Les campagnes de fouilles menées entre 1961 et 1999, ainsi que les analyses fines qui ont suivi, sont aujourd’hui de précieuses sources de documentation non seulement sur Place-Royale mais aussi sur l’histoire du Québec. Elles attestent d’une occupation humaine remontant à aussi loin que 3000 ans. Sa portée scientifique contribue au prestige de cette collection de plus de 14 000 objets patrimoniaux classés : armes et munitions, vaisselles, accessoires personnels et vestimentaires, objets de médecine ou composantes de bâtiments…
Cette collection est conservée au Laboratoire et à la Réserve d’archéologie du Québec du ministère de la Culture et des Communications. Près de 1 000 objets sont mis en valeur par les Musées de la civilisation, au Musée de la place Royale.
L’étude de chaque objet, de chaque fragment de la collection a profité d’une pluralité de vues issues des recherches croisées en histoire et en archéologie, de la tradition orale amérindienne, des documents d’archives ou d’analyses géologiques et ostéologiques et de combien d’autres disciplines.
Des questions
La pointe de Québec aujourd’hui Place-Royale était-elle fréquentée avant l’arrivée des Européens? Connaît-on le nom des propriétaires ou des locataires des maisons dont on a fouillé la cave, la cour intérieure ou les latrines? Sont-ils des marchands bourgeois ou de simples artisans? De quel pays proviennent assiettes et bouteilles découvertes? Étaient-elles utilisées et vendues ici? À quelle époque ont-elles été utilisées? Servaient-elles à l’entreposage des aliments, à leur consommation et avec quel décorum? Des enfants ont-ils vécu à Place-Royale? Et pourquoi les archéologues ont-ils trouvé autant d’objets?
Cinq capsules répondent en partie à ces questions. Par l’approche anthropologique si particulière à l’archéologie québécoise, des comportements privés et de société, des habitudes de vie peuvent aujourd’hui se lire dans les objets mis au jour à Place-Royale.
Eh oui, les objets peuvent parler!
Le site de Place-Royale au pied de l’église Notre-Dame-des-Victoires
Ministère de la Culture et des Communications (source no 1680, vol. 3)
Au centre d’une aire de fouilles dégagée en 1988, on aperçoit les vestiges de la base d’une fontaine.
LES MOMENTS FORTS DE PLACE-ROYALE
- Un lieu de passage : la pointe de Québec : des millénaires avant notre ère jusqu’au début du 17e siècle
- La colonie : un minuscule comptoir commercial (1603-1635)
- L’effervescence : un port de mer exigu en expansion (1636-1681)
- La tragédie : incendie (1682-1685)
- La reprise : un chantier naval doublé d’un centre d’import-export (1686-1758)
- La guerre : un territoire conquis par l’Angleterre (1759-1760)
- L’après Conquête : une place plus commerçante que jamais (1761-1831)
- La terreur : choléra (1832)
- La cohue : un règne de hangars et de quais (1833-1861)
- La transformation : un site ouvert sur la ville et axé sur le tourisme (1862-1960)
RÉFÉRENCE
Côté, Renée. Place-Royale. Quatre siècles d’histoire, Fides, 2000, 189 p.
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